Cette cochenille mérite un chapitre à part en raison de ses caractéristiques singulières. Elle affecte les arbres du genre Quercus, mais principalement les chênes (Quercus ilex).
Comme les autres cochenilles, il s’agit d’un insecte hémiptère, au grand dimorphisme sexuel: les mâles sont rougeâtres et ailés, alors que les femelles (Fig. a) sont arrondies, de couleur marron-orange, avec les pattes et les antennes atrophiées, avec une couverture dure qui les protège ; elles restent immobiles aux parties terminales des bourgeons (Fig. a et Fig. b), d’où elles ne bougeront plus.
Elle a une génération annuelle ; les femelles commencent la ponte au début de l’été, lorsque la température atteint les 25ºC et pond environ 2.000 œufs qui sont de couleur rouge vif (carmin – d’où leur nom) et sont protégés par la carapace de la femelle morte.
Fig. a – Femelles adultes montrant les œufs de couleur rouge dans leur intérieur.
Fig. b – Femelles adultes avec nymphes du premier stade L1.
Les dégâts sont provoqués par les états larvaires, et plus spécialement par les premières nymphes à la naissance, lorsqu’elles colonisent les parties plus tendres des bourgeons, puisqu’elles s’alimentent de la sève grâce à leurs pièces buccales suceuses. Les dégâts se caractérisent par la sèche des bourgeons (
Fig. c) terminaux, pouvant atteindre des sèches de 80-90 % de toute la cime de l’arbre.
En cas d’affections importantes, elle peut provoquer l’affaiblissement de la plante et l’entrée du chancre des branches et des brindilles du chêne (Diplodia corticola); cette maladie provoque aussi la chlorose et le flétrissement des feuilles des branches affectées et la postérieure défoliation et le desséchement. Elle se caractérise par des lésions aux branches affectées comme des zones allongées d’écorce nécrosée et de petites fissures de forme lenticulaire, les corps fructifères du champignon (Fig. d).
Fig. c – Dégât causé par Kermes sur un exemplaire de Quercus ilex.
Fig. d – Lésions typiques de Diplodia sur une branche de Quercus.
Comme il s’agit d’un fléau peu fréquent et qui n’affecte pas systématiquement chaque année comme peut l’être un puceron, nous réalisons normalement toujours des traitements curatifs. Le meilleur moment pour réaliser le traitement doit être quand les nymphes de premier stade émergent, afin de pouvoir les éliminer et éviter les dégâts et les générations suivantes.
